Trio belgo-wallon, Elvis Black Stars honore depuis quelque années déjà la scène belge indé et sort, avec ce Lamb of Dracula rugueux et sanguin son nouvel album. Avec intensité, les dix titres du clan qui depuis 2012 s’applique gaillardement à tracer son sillon discographique tout en signant des scènes percutantes font dans une “pop’n’roll” puissante, sans omettre les mélodies. Qu’on ne s’y trompe pas, les synthés d’introduction de Lie of honnor ne font qu’amorcer un début rentre-dedans, où des guitares comme de la pierre accompagnent des vocaux mi-mélodiques, mi-assénés. Le carrosse du plat pays a de l’allure, il rutile sur des allées pop-rock sous tension. King Ringo, au démarrage fusionnant suivi de riffs dynamite, ondule, groove et mord en plantant les crocs bien profond. Il accélère; on en apprécie, à nouveau, les oppositions vocales complémentaires. Quelques élans lointainement 70’s discrets, des mélopées salopées -avec soin- s’invitent. Elvis Black Stars est cependant ancré dans l’actuel, qu’il gratifie d’une généreuse truelle de morceaux sans grumeaux. No confused, basse grasse en avant, se veut épais mais leste, subtil dans ses abords acérés. Au bout de ce trio d’ouverture, saignant mais mélodiquement probant, on pressent un disque consistant, sans baisers guimauve qui en feraient décroitre l’impact.
17 avril, 2021 — Philippe Douffet
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